« Des règles…Pas des tabous. »

Non classé

993d8a76-b760-4026-bf3b-b7498d2bdd3dC’est fini, on ne parle plus «du mois de la femme». Je sais. Mais, j’aimerais parler d’un sujet tabou pour les uns, banal pour les autres, et qui malheureusement peut causer de sérieux problèmes à nous autres, femmes.

Petite, je ne portais que des shorts, ne jouais qu’aux jeux de garçons, grimpais sur les arbres, jouais au foot, etc.  Adolescente, la compagnie des filles m’ennuyait, je ne les comprenais pas du tout. J’ignorais surtout ‘’leurs règles’’. Être une fille, c’était tout simplement compliqué pour moi.  Je ne savais pas qu’un jour, certaines de ‘’leurs règles allaient faire de moi leur exception.’’

À l’école secondaire, c’est là où tout a commencé. Être obligée de porter une jupe, ne changeait en rien le fait d’être toujours en compagnie de garçons. Pourtant, on m’avait averti que rien ne serait plus comme avant. Je n’y avais pas prêté attention jusqu’au jour où une de ces rares amies, s’est retrouvée avec un uniforme taché d’un rouge effrayant. Et j’ai saisi le pourquoi du comment dans le cartable d’une fille sur cinq, il y avait toujours un pull, il était indispensable. D’ailleurs, celui dont mon amie s’est servi pour rentrer venait d’une copine d’une classe parallèle. (Pour ceux qui n’ont rien compris, rappelez-vous de vos camarades qui portaient des pulls sur leurs jupes, elles dissimulaient une tache des règles. kuko vyari bisarisha ko abandi babibona surtout les garçons.)

Aux urgences..

C’est à l’âge de 16ans, que mes règles ont commencé à devenir une catastrophe. À me foutre la honte. Elles étaient non seulement abondantes mais aussi douloureuses. Je ne peux pas compter le nombre de fois que je me suis servi d’un pull moi aussi. Parfois, je devais m’absenter pendant trois jours à l’école, tout en trouvant une autre excuse. J’étais chanceuse quand il y avait un mauvais temps, l’excuse c’était les allergies. (nacambeshera ama allergies niyo yatumye nsiba). kumbe, je passais trois jours à vomir, pleurer, prendre des calmants, toute courbée. Parfois, j’allais même aux urgences qui n’en étaient plus une pour moi. Car, on m’accueillait en me disant «Yooh vyasubiriye vyabintu vyawe ?hinge gato ndaje kugutera umuti.»

Et parfois, j’attendais pendant un peu plus de temps car ‘’les douleurs des règles’’ ne sont pas si urgentes à traiter. Et Dieu merci je bénéficiais aussi du privilège d’avoir une sœur médecin qui exerçait dans l’hôpital où j’allais. N’empêche que je pouvais rentrer étant soulagée, mais pas vraiment guérie, pour revenir un jour après.

L’automédication (ou plutôt faire ce que les autres font pour soulager les douleurs)

Certaines filles/femmes te diront de prendre du paracétamol, ou Efferalgan, ou plutôt du brufen, faire du sport, boire du thé au gingembre, etc. Oui, tout cela peut marcher. Mais, je connais des femmes athlètes qui souffrent bien plus que les autres femmes qui ne font pas du tout du sport. Le brufen, j’en ai pris jusqu’à être hospitalisée, un début d’ulcère de mon estomac. Je n’ai rien dit de celles qui te disent «Niwavyara bizoca bihera ntuzosubira kubabara». (Une fois que tu auras accouché, tu ne souffriras plus de règles douloureuses.)

Bref, ceci pour vous dire que chaque organisme est unique. Ce n’est pas parce qu’on a tous des règles, que nos corps réagissent de la même façon. Et je trouve pathétique que quand tu ne souffres pas à cause des ragnagnas, tu dises «ndiko ndigirisha iyo nsivye kukazi ou kwishure kubera kubabara.»

De la banalité à l’anomalie

Certains, y compris les femmes malheureusement, ne comprennent pas que les douleurs des règles peuvent te faire gémir. Moi, j’en étais au point de m’allonger sur une bouillote électrique et si je devais sortir, je mettais un ThermaCare. Allez demander à mes frères et mon Kalula qui m’ont vu souffrir. Ou à mes autres amies/sœurs qui souffrent elles aussi et qui pendant les jours de règles remettent en question le bonheur d’être une femme. Et surtout demandez-leur pardon d’avoir banalisé leur douleur. Le seul point positif est que j’en suis arrivé à dédramatiser, je m’assume. Je peux parler des règles douloureuses avec tout le monde, sans langage codé.

Yoooh ces règles Mukama!

Ces règles, ibichoze, ou les ragnagnas, appelez-les comme vous voulez mais sachez que j’en ai souffert. Et que plusieurs milliers de femmes en souffrent encore chaque mois.  Et croyez-moi, ce n’est pas du tout normal d’en avoir en abondance et douloureuses. J’ai dû subir une petite intervention (qui a quand même duré 1h45 et avec anesthésie générale). Ma gynéco a dû littéralement raser aux râteaux les polypes de l’endometre qui résidaient dans mon utérus, et qui étaient la cause de l’abondance et la douleur épouvantable de mes ragnagnas. Elle m’a dit aussi ‘’Ces polypes peuvent également empêcher l’œuf/embryon de trouver sa place dans l’utérus.’’

IMG-0732

le 05 Janvier 2018  après mon intervention chirurgicale

N.B: Si vous souffrez pendant la période des règles, ce n’est pas dit que vous avez des polypes comme moi, ça peut être autre chose. Consultez! Justement, dans la deuxième partie, je vous parlerais de la consultation gynécologique au Burundi et à l’étranger.  (De mon expérience).

À suivre…

 

16 réflexions sur “« Des règles…Pas des tabous. »

  1. Bien dis Gaga! Plus tabou à ce sujet…
    Merci de partager et j m souviens très bien combien ça te faisait souffrir oo Mana yanje aux urgences Bari barakumenyey…
    Pour moi Avant d’avoir des enfts c t normal Mais après ya le 3è jrs j’ai une extrème douleur derrière que je peux pas expliquer .Alors it doesn’t matter kumuntu yavyay ou pas ( comme les gens aiment le direkt) juste wumve uwukubwiy ses règles douloureuses ko atariko arigirisha…
    Grand Merci Gaga 🥰

    Aimé par 1 personne

    1. reka reka ni danger…ndavyibutse ndashima Imana. Voila un bon exemple, barabesha birya bavuga ngo niwavyara ntuzosubira kubabara…hama utavyaye naho? t’es condamnée a souffrir jusqu’à la ménopause? merci a toi.bisous bisous

      J’aime

  2. wow c est un bon text et surtou k ivyo wabayemwo bibamwo benshi nanje ndacabibayemwo tu peu pa imaginer how it hurts when a girl or a woman like u telling u that « u r pretending to be sick but be aware that abagore bose barababara wewe uriko urigirisha ntiwihangana none mbega ntuzovyara kind of words nkizo☹  » j ai tjrs voulu savoir si vraiment si toutes les fmes babara kuko certaines m disaient oui ça fai un peu souffrir d autres ne sentent rien….
    merci pr c text et on atend la suite ta consultation au bdi.

    Aimé par 1 personne

    1. nihatari….baribakwiriye kudusaba pardon! comme tu le dis il y en a celles qui ont une douleur épouvantable, d’autres pas vraiment et celles qui peuvent gérer avec un petite prise de paracétamol. bref, chaque organisme est unique. merci pour ton commentaire, a bientôt pour la deuxième partie  »consultation gynécologique au Bdi. »

      J’aime

Laisser un commentaire